
© Abed Zagout / Andalou /AFP
L'urgentiste qui intervient depuis des années en Syrie, ou plus récemment en Ukraine, est aussi en contact direct avec des ONG locales et internationales dans la crise actuelle au Proche-Orient.
"Nous avons besoin maintenant d'un cessez-le-feu humanitaire à Gaza." C'est ce que demandent 13 ONG, dont Amnesty International, Médecins sans frontières et Handicap International, mais aussi les Nations Unies. Israël et le Hamas seraient proches d'un accord sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, annonçait dimanche le Qatar. Les Etats-Unis relativisent, mais parlent cependant d'importants progrès. Les pourparlers portent sur la libération des otages israéliens entre les mains du mouvement islamiste en échange d'une trêve dans les combats, qui permettrait l'acheminement de l'aide humanitaire.
Dans la bande de Gaza, 2,2 millions de personnes ont un besoin urgent de nourriture, d'eau potable et de soins médicaux. Le Professeur français Raphael Pitti peut estimer l'ampleur de la détresse. Le spécialiste de la médecine de guerre et de l'aide humanitaire fait partie des médecins occidentaux prêts à aller apporter leur aide à Gaza dès que l'Egypte ou Israël donneront leur feu vert.
L'urgentiste qui intervient depuis des années en Syrie ou récemment en Ukraine, est aussi en contact direct avec des ONG locales et internationales dans la crise actuelle au Proche-Orient.
"Il faut bien se dire que nous assistons à une véritable catastrophe humanitaire, de très grande ampleur. Causée par les hommes, contre des hommes."
Selon les Nations Unies, environ 1,5 million des 2,2 millions d'habitants de la bande de Gaza, ont été déplacés. Le ministère de la Santé contrôlé par le Hamas a publié le chiffre de 12.000 victimes palestiniennes, dont 5.000 enfants et 3.300 femmes. Un bilan qui ne peut être vérifié par aucune source indépendante. Le fait est cependant, que dans les hôpitaux, les conditions sont catastrophiques. Les collaborateurs de Médecins sans Frontières, mais aussi les médecins avec lesquels Raphaël Pitti est en contact direct, le confirment.
"Il y a eu jusqu’à présent 197 soignants qui sont morts durant ce mois. Ils manquent de tout. Ils manquent de médicaments. En particulier ils manquent aussi de produits anesthésiques. De ce fait beaucoup d’interventions se font sans anesthésie générale. (...) C’est une situation qui est épouvantable. Et avec la peur évidemment, d’être en même temps bombardé."
Des bombardements, contre notamment des hôpitaux, que le représentant israélien auprès des Nations Unies justifie ainsi:
"Le Hamas utilise largement les hôpitaux, les institutions médicales et les ambulances à des fins militaires. Les preuves de ces derniers jours confirment clairement que le Hamas cache des armes et du matériel militaire dans des hôpitaux, construit des tunnels et met en péril la vie des patients et du personnel médical. Quant aux appels au cessez-le-feu, tant que les 238 personnes seront détenues par le Hamas, il n’y aura pas de place pour un cessez-le-feu prolongé."
Pendant le conflit en Syrie, il y avait des zones sécurisées. Dans la bande de Gaza, la réalité est différente. Entretemps, plus de 2 millions de personnes vivent dans un espace qui n’est même pas aussi grand qu’un septième du Luxembourg.
Pour Raphaël Pitti, il n’y a qu’une seule issue:
"La violence ne peut qu’attiser la violence et entretenir la violence et provoquer la violence en retour. Et donc il est vraiment important que l’on puisse commencer à tenir des discours de paix, des discours de pacification. Que l’on respecte la dignité des personnes. Tuer quelqu’un, c’est assez facile. Mais on tue aussi d’une autre façon. En ne respectant pas sa dignité."
Le reportage de RTL en luxembourgeois, les interventions du Professeur Raphaël Pitti sont en français:
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