Nous avons "pratiquement trop de dentistes au Luxembourg et ce n'est pas dû au fait que les dentistes préfèrent le climat au Grand-Duché, mais c'est simplement parce que leur nomenclature est meilleure" déclarait il y a deux semaines sur RTL le nouveau président du Collège médical.

"L'écart entre les spécialisations financièrement attractives et celles qui le sont moins continue de se creuser, avec tous les problèmes que cela implique," soulignait le docteur Robert Wagener évoquant  la pénurie de médecins dans plusieurs spécialisations. C'est pourquoi il demandait une réforme fondamentale du système des nomenclatures. Notre collègue de RTL, Annick Goerens, est allée se rendre compte de la situation sur le terrain.

Au Luxembourg, 759 médecins dentistes en activité sont actuellement inscrits au Registre professionnel. Ces dix dernières années (de 2014 à 2023), 37 dentistes en moyenne ont demandé une autorisation chaque année. Au cours des dix années précédentes (de 2004 à 2013), il y avait en moyenne une quinzaine de demandes d'autorisation par an. Les demandes pour travailler au Grand-Duché sont donc en hausse. Est-ce vraiment parce que la nomenclature est meilleure? Nous avons posé la question au docteur Jean-Claude Schmit, vice-président de la commission de nomenclature.

"La nomenclature n'est pas exceptionnellement favorable en elle-même. Ce à quoi le docteur Wagener a peut-être fait allusion, c'est que les médecins dentistes bénéficient d'une exception en ce sens qu'ils peuvent facturer des actes en-dehors de la nomenclature. Ce qui est alors à la charge du patient. Ils peuvent faire cela sous condition d'informer le patient et de lui présenter une sorte de devis. Un exemple typique en ce moment est celui du blanchiment des dents, qui est très populaire. Et c'est un acte que la Caisse nationale de Santé ne rembourse évidemment pas. Le dentiste peut le facturer à part et là, il n'y a aucun tarif. Il peut fixer librement le tarif. La nomenclature dit uniquement qu'il doit le faire 'avec tact et mesure'. Ce qui est déjà ça."

Le président du Collège médical a fait allusion au fait que c'est la raison pour laquelle de nombreux dentistes viennent de l'étranger pour s'installer au Luxembourg. "Nous avons effectivement un certain nombre de cabinets, où les médecins dentistes viennent de l'étranger, viennent d'autres pays de l'Union européenne, qui ont un diplôme qui est par définition reconnu au Luxembourg et qui ont une autorisation d‘exercer. Nous sommes en Europe et nous ne pouvons pas interdire à un médecin qui vient de Thionville de travailler au Luxembourg."

Il est toutefois vrai qu'un certain nombre de spécialisations ont encore actuellement des tarifs peu attractifs et nous y travaillons depuis des années, spécialisation par spécialisation, selon le docteur Jean-Claude Schmit.