Les fonctionnaires et employés communaux ne doivent pas craindre pour leur retraite, rassure la ministre socialiste de l'Intérieur, Taina Bofferding, interrogée par RTL.

La ministre assure "que les pensions des fonctionnaires et des employés communaux sont garanties. Cela signifie que personne ne doit craindre que sa retraite ne soit pas payée l'année prochaine."

En 2024, la Caisse de prévoyance des fonctionnaires communaux (CPFEC) présentera un déficit de 63,5 millions d'euros. C'est pour cette raison que le syndicat de communes Syvicol avait tiré la sonnette d'alarme après sa dernière réunion en mai, car les communes ne pourront plus couvrir le déficit dans les années qui viennent.

L'an dernier, 4.778 fonctionnaires ont cotisé à cette Caisse et elle a payé 3.340 pensions pour un montant global de 237 millions d'euros.

Une conjonction de choses explique le déficit, selon Jean-Lou Hildgen, vice-président de la CPFEC et fonctionnaire au ministère de l'Intérieur. La pyramide des âges s'inverse: "Il y a plus de départs à la retraite que les années précédentes" et les retraités vivent plus vieux. "Ensuite nous avons aussi remarqué que notamment à partir de 2017, le nombre des affiliés stagne, recule même légèrement."

Cela n'est pas dû au fait qu'il y a moins de personnel, mais qu'il est embauché différemment. Jean-Lou Hildgen se réfère à la réforme du CGDIS, qui a fait que le personnel des services de secours est passé des communes à l'Etat, mais aussi à "la politique de recrutement des communes, qui ont davantage recouru aux salariés ces dernières années. Particulièrement dans le domaine socio-éducatif." Il s'agit par exemple des collaborateurs des maisons relais, qui ne cotisent pas à la CPFEC, mais à la Cnap, la Caisse nationale d’assurance pension.

Le système de retraite luxembourgeois fonctionne selon une procédure de transfert. Et la solution au déficit actuel de la CPFEC est prévue dans la loi: en cas de déficit d'une caisse de retraite, les taux des cotisations sont majorés par arrêté ministériel pour le couvrir.

La ministre de l'intérieur Taina Bofferding prévoit à court terme de relever le taux de cotisation des communes de 35 à 48,29% pour combler le déficit, les taux de cotisation des assurés restant inchangés.

Le Syvicol n'est cependant pas d'accord avec la hausse à court terme de sa contribution, parce que cela ne résoudrait pas le problème du déficit structurel de la Caisse: "C'est peut-être bien, pour mettre un pansement là-dessus maintenant", selon le président du Syvicol, Emile Eicher.

Sur ce point, Taina Bofferding convient, "que nous avons besoin d'une réforme structurelle. Le fonctionnement et la composition de la Caisse doivent être réformés."

La ministre de l'Intérieur dit encore être "tout à fait ouverte", à la répartition proportionnelle entre les communes de la charge supplémentaire. Mais "aucune autre proposition n'est venue d'elles, de sorte qu'il ne reste plus rien d'autre à faire que de prendre maintenant un arrêté, afin que les pensions soient garanties."