Xavier Bettel (DP) et Paulette Lenert (LSAP) sont prêts à être têtes de liste aux législatives d'octobre. Luc Frieden pourrait conduire la liste du CSV, selon les informations de RTL.

Les deux coprésidents du CSV ont convoqué mercredi prochain un conseil national extraordinaire pour clarifier la question de la tête de liste aux législatives. Claude Wiseler et Elisabeth Margue feront ce jour-là une proposition, comme prévu par les statuts. Le vote au conseil national est basé sur le principe de la majorité. Selon les informations de RTL, ce serait Luc Frieden, ancien ministre des Finances et du Budget, qui serait en lice pour endosser le rôle de leader pour le CSV, principal parti d'opposition.

UNE LISTE CSV SANS TÊTE DE LISTE?

Selon Pierre Lorang, auteur et expert du CSV, une option pour le CSV serait de se présenter simplement sans tête de liste, quelque-chose que le parti a déjà fait par exemple au niveau communal. Mais cela aurait toujours mal tourné par le passé, les résultats dans ces cas étaient souvent plutôt négatifs pour le CSV.

Une tête de liste, en revanche, donnerait à un grand parti comme le CSV plus de visibilité, une plus grande capacité de mobilisation et plus d'intérêt, ce qui conduit généralement aussi à plus de votes. De plus, avec les annonces des partis de la coalition, le CSV est bien sûr maintenant un peu au pied du mur, selon Pierre Lorang interviewé par RTL: "Ne pas prendre de tête de liste nationale aurait peut-être été bien adapté au message de la 'nouvelle modestie'. Mais d'un autre côté, je pense qu'ils se seraient un peu isolés ainsi, car dans cette phase précoce, l'attention est maintenant déjà fortement focalisée sur les personnes de Bettel et Lenert. Si le CSV n'avait pas de candidat tête de liste, le champ serait libéré, de sorte que cela n'aurait finalement pas été utile."

LA RECHERCHE DU BON CANDIDAT EN COURS

Cette option est aujourd'hui balayée par le CSV lui-même, car si Claude Wiseler a bien refusé d'être tête de liste, désormais les deux présidents, lui-même et Elisabeth Margue, sont à la recherche d'une nouvelle tête de liste. Ils trouveront avec certitude un nouveau candidat ou une nouvelle candidate, mais le bon profil n'est pas encore garanti. Il est question de nombreuses personnes: Luc Frieden, Gilles Roth, Martine Hansen, Léon Gloden, Serge Wilmes et même Marc Spautz ou Laurent Mosar.

Selon les informations de RTL, c'est le nom de Luc Frieden que le duo présidentiel Wiseler-Margue fera  Conseil national du CSV mercredi prochain. Luc Frieden est actuellement président de la Chambre de commerce. Ces derniers mois, le CVS a sondé en interne qui pourrait relever le défi du "Renouveau" et affronter des adversaires tels que Xavier Bettel, Paulette Lenert et Sam Tanson.

En 2018, Luc Frieden n'avait pas participé aux élections législatives. Il n'était pas non plus représenté sur la liste CSV aux élections européennes de l'année suivante. L'ex-ministre des gouvernement Juncker, avocat de formation, fête ses 60 ans un mois avant les élections.

Il est difficile au Grand-Duché de présenter des visages neufs ou jeunes, parce que les partis de l'opposition surtout sont désavantagés, car le système électoral luxembourgeois favorise les personnes déjà connues et qui rapportent beaucoup de voix au parti: "Si vous êtes dans l'opposition, vous n'avez pas ou très peu de marge pour faire de la place. Du fait de l'entrée de gens au gouvernement, des jeunes qui étaient placés plutôt en deuxième zone voire en milieu de liste aux élections, sont promus. Cette possibilité, un parti de l'opposition ne l'a pas. En tant que parti d'opposition, vous êtes pratiquement dans une captivité babylonienne, car d'élection en élection, vous êtes dans la règle, et les exceptions confirment la règle, que ceux qui sont réélus, sont ceux qui étaient déjà là."

Le renouvellement du personnel politique par une telle voie serait donc extrêmement difficile voire quasi impossible pour le CSV. Soit dit en passant, une expérience que le CSV vit depuis environ dix ans maintenant. Les gens qui jouaient les premiers violons sous le gouvernement Juncker jouent toujours les premiers violons maintenant, dramatiquement peu de choses ont vraiment changé. Pierre Lorang: "Le personnel du CSV est plutôt restreint et il est donc difficile d'aller à présent vers une personne jeune et nouvelle et de dire 'c'est notre tête de liste'. Ceux qui étaient nouveaux et qui sont arrivés n'ont pas eu tellement d'opportunités, sauf peut-être Paul Galles, qui en a fait bon usage. Tous les autres n'ont pratiquement eu aucune possibilité de pouvoir se profiler pour être considérés maintenant comme une tête de liste."

LE CSV A BESOIN D'"ENVIE" POUR LE COMMUNIQUER AU PARTI ET AUX ELECTEURS

Pour trouver une bonne tête de liste, le CSV devrait, dans sa quête, se poser quatre questions et ces questions auraient toutes à voir avec l'"envie". Premièrement les électrices et les électeurs devraient avoir envie de voter pour la tête de liste et aussi avoir envie du parti. Cette personne doit donc pouvoir exister à côté d'un Xavier Bettel, d'une Paulette Lenert et aussi d'une Sam Tanson. Ensuite cette personne doit aussi donner envie à d'autres partis de gouverner avec le CSV ces prochaines années, le mot clé étant être prêt à une coalition. Ce qui a manqué après les deux dernières élections: "24 heures après les élections, la coalition tripartite a pris ses fonctions et le CSV s'est retrouvé dans l'opposition et n'a plus compris le monde. Or il était relativement facile de comprendre le monde, car tout simplement personne n'avait plus envie d'aller à nouveau dans un gouvernement avec ce CSV-là, tel qu'il se présentait à l'époque."

Ensuite il faut aussi une tête de liste qui donne envie à la base, c'est-à-dire les milliers de membres du CSV, de la supporter et la soutenir. Et enfin, le candidat doit aussi avoir envie lui-même d'occuper le poste de Premier ministre au cas où et de gouverner. Ou de reprendre le rôle de chef de l'opposition pendant une autre année sur les bancs de l'opposition.

Si on en croit les sondages, la coalition actuelle pourrait être reconduite... Mais ce sont seulement des sondages et la question se pose aussi de savoir si une nouvelle coalition à trois après les élections, est le souhait de tous les partis concernés. Après la mise en oeuvre par la coalition d'un certain nombre de réformes au cours des dernières années, le champ des points communs politiques s'est évidemment restreint, selon Pierre Lorang. Les cartes seraient ici rebattues: "C'est-à-dire, là où il est aussi plus difficile de s'entendre à trois, dans un gouvernement, pour réaliser quelque chose, que ce soit en matière de politique fiscale, de politique économique et sociale, d'écologie, de politique du logement... Là il y a des divergences sensibles entre ces trois partis. A cela s'ajoute que de la génération des politiques qui ont formé la coalition tripartite il y a 10 ans, il ne reste plus que Xavier Bettel."

Paulette Lenert est prête à être tête de liste du LSAP, le Premier ministre Xavier Bettel est prêt depuis plus longtemps déjà pour le DP. Et chez les Verts, Sam Tanson se profile de plus en plus comme tête de liste potentielle. Reste à voir pour le premier parti d'opposition: la décision pourrait tomber la semaine prochaine.

RTL

De Pierre Lorang an eiser Emissioun "Kloertext" vum 22. Abrëll 2022. Hien ass Publizist beim Forum an Expert vun der CSV.