
C'est une réalité amère: les foyers d'accueil pour femmes sont bondés au Luxembourg. Un certain nombre de personnes continuent ainsi d'être piégées dans des conditions de vie abusives.
En juillet 2018, les députés ont adopté le projet de loi qui doit transposer la Convention d'Istanbul en droit luxembourgeois. A propos des foyers pour femmes, il figure dans l'article 23 de la Convention: "Les parties prennent les mesures législatives ou autres nécessaires pour permettre la mise en place de refuges appropriés, facilement accessibles et en nombre suffisant, afin d’offrir des logements sûrs pour les victimes, en particulier les femmes et leurs enfants, et pour les aider de manière proactive."
La réalité est cependant très différente. Actuellement environ 65 femmes attendent d'obtenir une place dans un refuge au Luxembourg - les enfants concernés non inclus. "Vous pouvez figurer sur une telle liste d'attente jusqu'à un an, avant d'obtenir une place", dit Sandra Antinori, qui dirige avec Caroline Stella le refuge "Femmes en détresse".
Au Luxembourg, il existe une liste d'attente globale pour tous les refuges du pays. Les noms se sont toujours accumulés sur cette liste. Mais la crise actuelle du logement donne une autre envergure à tout cela et fait que le délai d'attente des victimes s'allonge.
Pour les victimes - et leurs enfants - il est excessivement difficile d'accéder à un logement sur le marché privé ou même via les acteurs sociaux tels que le Fonds du Logement, la SNHBM, etc. Cela prolonge évidemment le séjour dans les foyers pour femmes. Au lieu d'y passer quatre mois, les femmes et leurs enfants restent, par exemple, un an dans un foyer, qui est en fait pensé comme une solution de transition. Et si aucune femme ne sort d'un refuge, aucune nouvelle ne peut y entrer. La liste d'attente et les délais sont par conséquent toujours plus longs.
Et quand on parle de violences domestiques, on ne peut pas parler uniquement de violence physique. Il est vrai que les expulsions sont avant tout ordonnées dans le cadre d'agressions physiques au sein du ménage - et ce sont aussi surtout des victimes de violences physiques qui se retrouvent dans des situations qualifiées par les autorités de danger de mort. A côté de cela, il existe aussi d'autres formes de violences domestiques telles que les violences mentale, sexuelle et également économique, qui sont perpétrées conjointement à la violence physique ou séparément, par les auteurs.
La semaine de sensibilisation "OrangeWeek" se poursuit jusqu'au 10 décembre. Elle est centrée sur les victimes de violences domestiques. Imane (40 ans) et Debora* (40 ans) sont des victimes. Elles ont trouvé le courage de raconter leur histoire à une équipe de RTL pour attirer l'attention du public sur les violences conjugales.
Si vous connaissez des cas de violences domestiques ou si vous êtes vous-mêmes victimes, vous pouvez contacter la police au numéro d'urgence 113 ou via la helpline 20 60 10 60. Des informations supplémentaires sont disponibles sur le site de Femmes en détresse ou sur www.violence.lu.
* Les prénoms ont été modifiés par la rédaction
Le reportage de RTL en langue luxembourgeoise: