
Environ 200 personnes originaires d'Ukraine se sont déjà inscrites à l'Adem, pour trouver un emploi au Luxembourg.
Notre collègue de RTL, Monica Camposeo, a rencontré à l'Adem deux personnes en recherche d'emploi. "Je suis un trader professionnel et j'ai travaillé durant de longues années dans plusieurs banques. Aux Etats-Unis, au Chili et aussi en Ukraine. J'aimerais évidemment travailler aussi dans ce secteur ici. Le Luxembourg est aussi connu en tant que grande place financière."
Ce mois-ci, Vladimir Kozyrev a envoyé 60 demandes pour un emploi. Il est optimiste et il sait que dans la branche financière, la langue anglaise suffit souvent. Mais ce n'est pas toujours le cas, la langue reste un grand défi, souligne Mario della Schiava, responsable du Service demandeurs d'emploi de l'Adem.
Environ la moitié de ceux qui se sont inscrits jusqu'à présent pourraient parler anglais. Pour aider ceux qui ne connaissent pas l'anglais, il est fait appel aux conseillers de l'Adem qui maîtrisent l'ukrainien ou le russe. Mario della Schiava précise toutefois qu'il est apparu que trop peu de collaborateurs parlent ces langues.
En outre, si ces personnes souhaitent continuer à travailler dans leur domaine, leurs diplômes doivent être homologués. Sur les 200 personnes inscrites à ce jour auprès de l'Adem, environ 70% ont un diplôme universitaire, selon Mario della Schiava.
Olga Pavlyuk voudrait aussi rester dans sa branche. En Ukraine, elle travaillait à son compte dans divers domaines et s'occupait de marketing. Mais elle a besoin de temps pour connaître le marché ici, dit-elle. C'est pourquoi elle cherche maintenant dans d'autres secteurs.
"Trouver un emploi est pour moi la première étape. Je dois recommencer à zéro, parce que j'ai tout perdu. J'ai perdu mon entreprise, mon domicile, la santé à cause du stress. C'est pour cela que ce dont j'ai besoin maintenant, c'est un travail. Peu importe le type de travail."
A l'avenir, Olga Pavlyuk aimerait cependant travailler à nouveau à son compte, quand elle se débrouillera mieux ici, dit-elle.
Mais la demande de main-d'œuvre est aussi présente du côté des employeurs. Un certain nombre d'entre eux se seraient directement adressés à l'Adem avec des demandes, d'après Laurent Peusch, responsable du Service employeurs.
Des employeurs demandent parfois des profils spécifiques, surtout dans les secteurs des finances et des technologies de l'information. En plus de ces secteurs, il y aurait également une forte demande dans la gastronomie.
L'Adem souligne que tous les demandeurs d'emploi sont traités de la même manière. Des cours de langue et des formations sont également disponibles pour ces personnes. Olga Pavlyuk et Vladimir Kozyrev vont profiter de cette offre, ils supposent qu'ils vont rester ici un bon moment.
"Ce qui va nous aider à trouver un emploi, c'est certainement d'apprendre le français. Et aussi le luxembourgeois. Hier j'ai eu mon premier cours de français à l'Uni à Belval," explique Vladimir Kozyrev.
Olga Pavlyuk prévoit aussi de se construire une nouvelle vie ici. Pour le moment, elle préfère voir au jour le jour comment elle peut se rendre utile:
"C'est important d'avoir un travail, car je suis certaine que rien ne va changer dans mon pays et si c'est le cas, ce n'est que pour le pire. Mais il faudra beaucoup de temps pour reconstruire tout ce qui a été détruit."
Le reportage de nos collègues de RTL en luxembourgeois: