La vidéo de l'intervention du controversé Christian Perronne à la Chambre des députés le 12 janvier dernier circule sur les réseaux sociaux. Décryptage de ses propos biaisés sur la vaccination.

Mais que faisaient le professeur Christian Perronne, la généticienne Alexandra Henrion-Caude et le professeur Luc Montagnier à la Chambre des députés du Luxembourg le 12 janvier dernier? Ces trois personnalités controversées du monde scientifique français, un temps reconnues et aujourd'hui désavouées par un grand nombre de leurs pairs, étaient invitées par deux auteurs de pétitions contre la vaccination obligatoire. Il s'agit d'une spécificité de la démocratie à la luxembourgeoise, qui permet à des pétitionnaires de provoquer des débats à la Chambre et d'y inviter des personnalités en phase avec leurs arguments.

Devant les députés luxembourgeois, Christian Perronne a pu exposer une série d'affirmations sur les injections anti-Covid, qui ne seraient pas, selon lui, des vaccins mais consisteraient en un "traitement expérimental".

Rapidement devenues virales sur les réseaux sociaux, ses assertions ont cependant été remises en cause par des scientifiques interrogés par l'AFP, qui les jugent fausses ou trompeuses. À notre demande, le ministère de la Santé luxembourgeois a également réagi et démonté certaines de ses affirmations, jugées trompeuses ou fausses.

"Pendant le débat, les députés ont à maintes reprises souligné que les experts ne répondaient pas à leurs questions, qu'ils étaient hors sujet la plupart du temps, que la Chambre refusait l'idée de se faire informer par eux"
, a indiqué Fernand Etgen, président de la Chambre du Luxembourg. "Nombre de députés ont remis en question leurs propos, immédiatement. Il était évident, en effet, que la plupart de leurs affirmations constituaient des contre-vérités, des informations fausses, voire mensongères", a-t-il ajouté.

Voici ces déclarations et les arguments démontrant qu'elles ne sont pas factuelles.

QUI EST CHRISTIAN PERRONNE?

Le professeur Perronne, qui est infectiologue, a fait de nombreuses déclarations controversées depuis les débuts de la pandémie. Il a défendu l'hydroxychloroquine comme remède contre le Covid alors que son efficacité n'a pas été prouvée. Mais a également remis en cause l'utilité des tests PCR, soutenu que l'ARN messager pourrait modifier les gènes des patients vaccinés ou encore relativisé le nombre de morts du Covid.

L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) avait annoncé en décembre 2020 l'avoir démis de ses fonctions de chef de service à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches en raison de propos tenus qu'elle considère "indignes". L'institution avait également indiqué avoir déposé plainte contre lui devant l'Ordre des Médecins.