C'était l'un des thèmes de campagne du nouveau maire de Metz: la sécurité, en particulier la vidéoprotection. Conforté par son élection en juin dernier, François Grosdidier a l'ambition de faire installer 1.000 caméras dans sa ville.

Alors qu'il était maire de Woippy, commune limitrophe de Metz longtemps gangrenée par le trafic de drogue, François Grosdidier a pu faire de sa commune d'à peine 15.000 habitants un terrain d'expérimentation en matière de sécurité.

Désormais élu à la mairie de Metz, l'ancien sénateur Les Républicains entend appliquer sa politique à l'échelle d'une ville près de dix fois plus peuplée. Si les chiffres de la délinquance n'indiquent pas forcément un besoin criant en matière de sécurité — le Grand Est ne sort pas du lot dans la dernière analyse sur l’insécurité et la délinquance publiée par le ministère de l'Intérieur — le nouveau maire de Metz appuie son argumentation sur le ressenti des habitants, sur des faits d'incivilité qui ne rentrent pas forcément dans les statistiques.

OBJECTIF: UN MILLIER DE CAMÉRAS

Outre l'augmentation de l'effectif de la police municipale (20 agents supplémentaires qui patrouilleront même la nuit), François Grosdidier souhaite développer la vidéoprotection avec la mise en place d’un maillage d’un millier de caméras orientées vers la voie publique. Les policiers seront également équipés de caméras piétons.

Pour l'heure, 153 caméras sont installées sur le domaine public. François Grosdidier en veut un millier le plus rapidement possible, quel qu'en soit le coût. "Je n'ai jamais entendu un journaliste demander combien allaient coûter les investissements sportifs ou culturels faramineux qui ont été promis par mes prédécesseurs. Par contre, quand je veux recruter 20 policiers supplémentaires pour être sur le terrain et qui représentent un million d'euros par an, il semblerait que je ruine la ville qui a 140 millions d'euros de budget de fonctionnement."

Selon le maire, il ne s'agit pas de surveiller les citoyens. "Il n'y a rien de plus absurde que ce procès d'intention", s'agace-t-il. La vidéo est un outil destiné à faciliter le travail les policiers, en temps réel ou de façon rétroactive. Elle peut également servir à les piloter en cas de flagrant délit. En 2019, 169 réquisitions d'images ont été effectuées par la Police Nationale ou la Gendarmerie Nationale. Toutes les images visualisées sont enregistrées et effacées de manière automatique. Elles sont conservées 15 jours pour le système de Metz, délai légal fixé par l'arrêté préfectoral.

METZ SUR LES TRACES DE NICE

Aujourd'hui, la ville la plus "surveillée" de France est Nice, dirigée par Christian Estrosi. Avec ses 3.300 caméras et ses 100 fonctionnaires employés au centre de supervision, elle est de loin en tête de tous les classements.

Si Metz installe 1.000 caméras, elle arriverait deuxième sur le podium des villes les plus équipées de France, et pourrait même dépasser la ville azuréenne si l'on se concentre sur le ratio "nombre de caméras par habitant" dans l'hypothèse où François Grosdidier poursuivrait son action. Pour l'heure, seuls dix agents de police dédiés à la vidéo sont employés au centre de supervision de Metz. Il faudra sans doute étoffer l'effectif pour passer de 153 à 1.000 caméras.